Entrez chez Albert

L’école de danse Elodie Obert a ouvert le bal.
On leur a prêté les clés, et durant 2 semaines, avec son ami et photographe David Penez, Elodie Obert a investi les lieux…

Entrer chez Albert, c’est faire un bond en arrière, de plusieurs décennies. C’est remonter le temps, l’espace d’un instant.

Aussi, en pleine période de pandémie, j’ai eu la chance de voyager, « hors temps », comme on voyage en pays lointain, pourtant en plein cœur de notre ville d’Arras.

J’ai donc embarqué et je fus aussitôt transportée. J’avais dans ma valise quelques costumes ; je voyage rarement sans un tutu blanc. Je ne savais pas quel temps il allait faire et j’avais prévu plusieurs tenues ; c’était sans prévoir autant de poussière, car entrer chez Albert, c’est ça, c’est entrer dans la poussière du temps.

La poussière d’Albert, on l’a respirée, on l’a secouée, on l’a jetée pour la laisser retomber comme de la poudre magique, et au travers de l’objectif bien affûté de David Penez, véritable dompteur de lumière, mon compagnon de pérégrinations, on l’a transformée.

Ainsi, en haut d’un escalier de ciment, dans cet espace loft au briques blanches où la lumière du jour vient lécher le béton au travers de fenêtres alignées, la magie a opéré. La poussière du temps passé, mise en mouvement, et si précisément figée en une série de clichés oniriques, aura créé des formes aussi inattendues que futuristes.

J’ai dansé dans la poussière d’Albert, et après tant d’années, elle dansait avec moi dans cet espace endormi et c’était bon de la sentir ainsi virevolter et se réveiller, prête à se renouveler encore.